samedi 13 novembre 2010

dolce vita



Avec le soutien de la Film Foundation de Martin Scorsese et de la griffe Gucci, le chef-d'oeuvre magistralement restauré de Fellini a retrouvé son éclat.

Excommuniée à sa sortie par le Vatican, La Dolce Vita est devenue, cinquante ans plus tard, un monument du cinéma. Mais un monument en péril. La pellicule originale s'étant dégradée, les copies de copie réduisaient cette fresque de trois heures, tournée surtout la nuit, à un palpitant jeu d'ombres. Après 6 000 heures de nettoyage numérique, la restauration accomplie par Martin Scorsese et sa Film Foundation vient de lui rendre son éclat, avec des images qu'on dirait sculptées. Une réussite de plus à l'actif de cet organisme, administré par de grands cinéastes (Francis Ford Coppola, George Lucas...), et qui a déjà sauvé cinq chefs-d'oeuvre (dont Senso et Le Guépard, de Visconti...). Scorsese justifie son choix : "Les films de Fellini ont ouvert aux réalisateurs de multiples voies." Le soutien massif - 1,5 million de dollars au total - apporté par Gucci à la Film Foundation va presque de soi. L'âge d'or de la marque coïncide avec la dolce vita, cette époque (les années 1950 et 1960) où Rome, vitrine du miracle italien, s'étourdissait de fêtes luxueuses. Dans le film, les errances de Mastroianni, journaliste people aux lunettes noires au volant d'un cabriolet nain, ballotté de raout en fiesta, de femme en femme, transposent des faits réels - orgies, rixes et meurtres défrayaient le Tout-Rome - que Fellini a édulcorés. Les terrasses de la via Veneto ralliaient ces "incouchables" autour des acteurs américains - souvent chaussés par Gucci, comme Burt Lancaster ou Audrey Hepburn - venus tourner à Cinecitta. Festival de toilettes couture, de blagues idiotes et d'éclats puérils, la Rome huppée de Fellini s'offre aux essaims des paparazzis, vrais héros du film. Directrice de la création de Gucci, Frida Giannini souligne combien celui-ci "a ouvert la voie à un nouveau monde, où règne l'obsession du style, de la mode et de la célébrité." Dans La Dolce Vita, le seul détail daté serait-il l'insouciance ?

Source l'express.fr

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