lundi 18 avril 2011

piss christ


Une oeuvre photographique de l’artiste américain Andres Serrano, mettant en scène un crucifix trempé dans son urine, a été vandalisée dimanche dans les locaux de la collection d’art contemporain Yvon Lambert à Avignon (Vaucluse).

L’oeuvre intitulée Immersion Piss Christ, ainsi qu’un autre cliché de l’artiste new-yorkais sous-titré Soeur Jeanne Myriam, ont été détruites dimanche vers 11h30, peu après l’ouverture du musée, par deux visiteurs munis d’un "marteau et d’un objet contondant, du type pic à glace ou tournevis".

Trois gardiens qui tentaient de s’interposer ont été menacés et molestés, tandis que les agresseurs ont réussi à s’enfuir du musée. La direction de la collection a déposé plainte et indiqué que le musée rouvrirait ses portes dès mardi matin avec les "oeuvres détruites montrées telles quelles".

Dimanche soir, le ministre de la culture Frédéric Mitterrand a condamné une "atteinte à un principe fondamental, la présentation de ces oeuvres relevant pleinement de la liberté de création et d’expression qui s’inscrit dans le cadre de la loi", tout en reconnaissant que "l’une des deux oeuvres pouvait choquer certains publics".

Réalisée en 1987 par Serrano (qui dit être chrétien), Immersion Piss Christ exposée dans le cadre d’une exposition intitulée Je crois aux miracles, célébrant les dix ans de la collection, faisait l’objet depuis début avril de vives protestations de la part de nombreux mouvements catholiques, en particulier intégristes.

L’Institut Civitas, qui se présente sur son site internet comme "une oeuvre de reconquête politique et sociale visant à rechristianiser la France" militant pour "l’instauration de la Royauté sociale du Christ sur les nations et les peuples", a lancé une pétition contre l’oeuvre.

Le directeur de la collection, Eric Mézil, avait déjà fait état de plusieurs centaines d’appels téléphoniques et de courriels "injurieux" après le lancement de la pétition. Samedi, une manifestation réunissant quelque "800 ultra-conservateurs et jeunes intégristes", selon la direction, l’a obligé à fermer le musée. L’évêque d’Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, avait également demandé le retrait de l’oeuvre, dénonçant un cliché "odieux" qui "bafoue l’image du Christ sur la croix, coeur de notre foi chrétienne".

"Je suis persécuté au téléphone. J’ai reçu 30 000 mails, je n’exagère pas, 30 000 mails des intégristes (…) Cette ignorance, cette intolérance. C’est le Moyen-Age qui revient à grand-pas", s’est indigné Yvon Lambert, qui a prêté sa collection pour vingt ans en vue d’une future donation à l’Etat, avec dépôt des oeuvres à Avignon.

L’Observatoire de la liberté de création, émanant de la Ligue des droits de l’homme, a dénoncé dans un communiqué "ces actes de vandalisme" et rappelé: "C’est au public de juger les oeuvres, pas aux censeurs autoproclamés."

L’oeuvre, qui avait fait l’objet d’une polémique aux Etats-Unis dans les milieux extrémistes au moment de sa création, n’avait suscité aucune réaction lors d’une rétrospective en 2007 à Avignon, pas plus que lors de la campagne nationale d’affichage de l’exposition, sur laquelle figurait l’oeuvre.

Riche d’environ 350 oeuvres, la collection Lambert est accueillie dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle appartenant à la ville d’Avignon. La municipalité, la région et l’Etat subventionnent ce centre d’art. L’exposition "Je crois aux miracles" inaugurée le 12 décembre 2010 doit s’achever le 8 mai.

(Source AFP)

A une vilaine époque on brûlait les livres, et l'avortement était illégal...cette époque est révolue et tant mieux. Il ne serait pas bon de régresser messieurs les culs bénis et autres ravis de la crèche.

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