vendredi 18 novembre 2011

alia almahdy


Pour combattre l'obscurantisme, la blogueuse égyptienne Alia Almahdy a décidé de frapper fort. Tandis que l'organisation islamiste des Frères musulmans et sa formation politique, le Parti de la liberté et de la justice, apparaît comme le favori des premières élections législatives de l'ère post-Moubarak, l'Égyptienne a décidé de provoquer le débat en posant dans son plus simple appareil, révèle Le Monde.fr. Sur son blog, intitulé "Confessions calmes", la jeune femme de 20 ans se présente à l'internaute de face, la jambe droite appuyée sur un tabouret de bois. Sa chevelure brune se mariant avec ses bas à petits pois donnent au cliché noir et blanc son caractère vintage. Seuls son chouchou et ses ballerines dénotent avec leur couleur rouge sang, offrant la cerise provocante et glamour qui manquait à la photo.

Alia Almahdy, qui se dit étudiante en communication, explique son geste par sa volonté de combattre une société rongée par "la violence, le racisme, le sexisme, le harcèlement sexuel et l'hypocrisie", écrit-elle. En témoigne, selon elle, l'interdiction des modèles nus à la fac des beaux-arts, ou dans les livres d'art. Ainsi, d'après la blogueuse, l'intolérance est telle que les statues antiques sont tout bonnement brisées. Pour ne pas faire de jaloux, la jeune femme a également publié sur son blog les nus d'autres militants égyptiens, dont celui - en couleur cette fois - d'un homme reproduisant le célèbre Penseur de Rodin, une guitare à la main.

Mises en ligne le 23 octobre dernier, la publication des photos a créé le buzz dans tout le pays, aussi bien sur la Toile que dans la presse nationale, qui a cependant refusé de reproduire le fameux cliché. Il faut dire que dans la conservatrice société égyptienne, la militante brise un double tabou. En plus de poser nue, elle affirme être athée... Si en Tunisie, les intégristes musulmans ont tenté d'incendier les locaux d'une chaîne satellitaire qui avait diffusé le film franco-iranien Persepolis, parce qu'il représente Dieu, les salafistes égyptiens, ont pour l'instant épargné la jeune femme, qui insiste sur son "droit de vivre librement n'importe où".

Alia Almahdy n'en est pourtant pas à son coup d'essai. Le 1er novembre, elle avait déjà créé la polémique en demandant à tous les internautes masculins de se voiler. Il faut dire qu'elle n'est autre que la petite amie du célèbre blogueur égyptien Karim Amer, qui avait été condamné à quatre ans de prison en 2007 pour insulte à l'ex-président Moubarak et à l'islam : il avait notamment dénoncé dans ses articles la discrimination que les femmes subissent en Égypte.

Source lemonde.fr
Ici sa photo retravaillée par Cheb Makhlouf.

1 commentaire:

  1. Tout simplement chapeau! Elle a plus fait pour la liberté des femmes -et aussi des hommes- que des centaines de thèses. Just do it. On ne peut que l'imiter, sans risques en France, c'est la moindre des choses. Hélène Larrivé
    http://solidairealia.blogspot.com

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